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vendredi 10 novembre 2017

La fille, la mère et la vieille femme


Dans la plupart des sociétés, l'emploi du conte et de la fable, comme support d'une ligne de conduite et véhicule d'une compréhension claire des choses, est une très ancienne tradition. De nombreuses cultures tiennent leurs conteurs en haute estime parce qu'ils maîtrisent la puissance du mythe, c'est-à-dire qu'ils révèlent les vérités profondes à la conscience intuitive de l'auditeur tout en lui permettant de s'identifier aux rythmes et énergies de l'univers.

Jusqu'à une époque assez récente, et c'est encore le cas dans certaines régions du globe, seules les couches aisées de la société avaient accès à la lecture, à l'écriture et à l'enseignement. Au sein de nombreuses communautés marquées par la tradition orale, la connaissance, la sagesse et la culture se transmettent d'une tribu et d'une génération à l'autre sous la forme de récits leur apprenant l'organisation de l'univers, le caractère des énergies qui le parcourent, les dieux et divinités influençant l'existence de leurs membres, les rythmes de la terre et la place qu'y tient l'humanité. Les conteurs s'expriment par des images et des symboles pénétrant l'esprit de l'auditeur et demeurant dans son subconscient tout en s'intégrant à sa connaissance du quotidien.


Dans ces récits, le procédé fréquemment utilisé présente un archétype, c'est-à-dire des représentations universelles reflétant certaines vérités auxquelles réagissent les gens sur le plan intérieur. Même de nos jours, les médias spécialisés dans le conte les emploient dans les films, les livres et les pièces de théâtre pour adultes ou enfants. Ainsi, les films d'épouvante présentent-ils une femme liée à la mort par son activité sexuelle ou sous les traits d'une horrible sorcière ; les films d'aventures dépeignent la faible vierge qu'il faut secourir et qui tombe invariablement amoureuse de son sauveur ; quant au pilier de la vie familiale, il est représenté par la « bonne mère ». L'archétype va d'ailleurs souvent au-delà du rôle  qu'on lui donne à l'écran pour se prolonger dans le mythe habilement bâti autour de l'actrice, considérée comme « déesse de l'écran » ou « symbole sexuel ».

Dans les sociétés antiques, l'archétype était considéré comme un artifice pédagogique. Par identification à l'image, l'auditeur était soumis à un processus d'éveil intérieur, conscient ou subconscient, par lequel il pouvait stimuler et exprimer ses énergies.

L'un d'eux, le plus fréquemment apparu dans beaucoup de cultures, représente la puissance universelle personnifiée par la « Grande Divinité » dont l'image se subdivise en trois entités féminines distinctes marquant chacune une période du cycle vital de la femme :  la Fille - considérée en tant que femme non mariée -, la Mère et la Vieille Femme ou femme âgée.

La Fille correspond à la période de montée de l'énergie et du dynamisme, reflétée dans la lumière croissante de la lune ascendante et associée au blanc. La Mère Accomplie incarne la femme nourricière et féconde, homologue terrestre de la lumière radieuse émise par la pleine lune et associée au rouge. La Vieille Femme est dépeinte comme la gardienne de la sagesse, l'antichambre de la mort et la voie vers les puissances du monde intérieur, reflet de l'obscurité croissante de la lune descendante qui mène à la nouvelle lune, invisible et associée au bleu et au noir.

Le terme « Vieille Femme » était employé pour désigner la femme ménopausée. On pensait généralement, qu'à partir de ce moment, elle absorbait chaque mois son sang menstruel, la rendant ainsi accessible à la créativité, à la magie et à la connaissance. Beaucoup de sociétés la considéraient comme une « femme éclairée » ou une « enchanteresse » dont la faculté de prophétie et de communication avec les esprits était éminemment respectée. L'image moderne de la vieille femme a perdu son pouvoir : elles sont traitées avec un respect parcimonieux et presque considérées comme des parasites au regard des exigences actuelles.

La description du cycle biologique féminin est cependant incomplète si l'on omet une quatrième période, celle de la face invisible de la divinité dont la description est séparée du trio lumineux. Or, elle correspond à la Mère des Ténèbres ou à la mère redoutable, dépeinte comme la mort et l'âme du divin auquel tout retourne afin de renaître.

Dans la vie d'une femme, cette phase représente la libération de l'âme au moment de la mort.

On segmente ainsi votre vie pour la représenter sous différents aspects et archétypes appartenant au domaine du divin. Le cycle lunaire trouve également sa reconnaissance comme expression du féminin divin dans la terre et la femme. Dans la mythologie et le folklore, de nombreux personnages représentent la femme post-pubère sous différents aspects. La jeune et belle Vierge, c'est-à-dire la jeune femme non mariée, incarne la phase pré-ovulatoire, la lune en son croissant ascendant, les énergies vives du printemps, ainsi que celles du renouveau et de l'inspiration. La bonne Mère, ou la Reine, est la gardienne des énergies présidant à la fécondité, à la subsistance et à l'autorité ; elle représente la pleine lune ainsi que la plénitude énergétique de l'été. L'Enchanteresse personnifie la phase automnale caractérisant le déclin progressif des énergies et l'obscurité grandissante de la lune décroissante. Cette femme détient une puissance sexuelle considérable, un pouvoir magique, ainsi que la faculté d'ensorceler et de défier les hommes ; belle ou laide, les contes lui donne le pouvoir d'intégrer son corps et sa sexualité à sa magie ensorceleuse.

L'Enchanteresse incarne le retrait énergétique et la destruction, aussi est-elle considérée comme l'initiatrice du processus de mort nécessaire à toute renaissance. Enfin, l'horrible Vieille Sorcière, ou vieille femme laide représente la phase menstruelle du déclin énergétique et la beauté perdue de la terre en hiver. Elle incarne la nouvelle lune, porteuse des énergies de mutation, de gestation et d'obscurité intérieure.

Ces quatre images : Vierge, Mère, Enchanteresse et Vieille Sorcière, peuplent le folklore et le légendaire, trait d'union non seulement entre le cycle des saisons et celui de la lune, mais entre eux et le cycle féminin. Hélas, la perspective moderne qui s'attache à interpréter les mystères de la femme passe presque toujours sous silence la signification profonde du cycle menstruel en tant que vécu. Or initialement, les mythologies exprimaient non seulement les rythmes apparents et les énergies de la vie, mais aussi ceux, internes et invisibles, de la période entre puberté et ménopause. Ils étaient liés de manière si complexe à la compréhension profonde, presque innée, qu'ont les femmes des rythmes de la lune, de la terre et de la divinité présidant à la vie, que l'omission moderne - due en majeure partie à des tabous d'ordre culturel - aurait été inconcevable autrefois. En tant qu'archétypes, la Vierge, la Mère, l'Enchanteresse et la Vieille Sorcière proposaient une compréhension de l'authentique essence féminine et soulignaient la nécessité d'en prendre conscience.

Les fables liées aux anciennes religions, ainsi qu'aux soi-disant « contes pour enfants », dévoilent cette connaissance du caractère féminin et renferment un symbolisme et une sagesse antiques venus des sociétés de tradition orale.

Extrait du livre : "La Femme Lunaire" de Miranda Gray

samedi 4 novembre 2017

La Femme complète – ou la grâce d’être ménopausée

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Le rôle des lunes

Dans la vie de chaque femme, les Lunes jouent un rôle important, bien souvent plus important que ce dont on a conscience. Notre vie entière de femme est rythmée par cette danse de nos hormones changeantes qui mènent la ronde… Et nous mènent bien souvent par le bout du nez aussi.

Quelle femme n’a pas attendu désespérément ses règles ? Ou les a maudites ? Tampon, serviette jetable ou lavable, cup ou flux libre… Autant de possibles, autant de transmissions et des prises de conscience.



La relation de chaque femme à ses lunes est spéciale et spécifique.


Dans le sang de chaque femme réside son pouvoir magique.


Dans la nuit des temps, le sang des lunes servait aux sacrifices des prêtresses au service de la Grande Mère. Aujourd'hui, nous nourrissons nos plantes ou bien nous dessinons avec notre sang. Dans les anciens temps, la propriété fertilisante du sang menstruel était bien connue, et utilisée. Les recherches modernes ont démontré la richesse du sang menstruel en cellules souches et en éléments nutritifs.
Ce sang témoigne de notre vérité profonde : être source de vie.



Une femme est capable de donner la vie, de la faire grandir en elle, puis de la mettre au monde ; d’amener une âme de l’autre monde à ce monde ici-bas. Tel est le pouvoir des femmes. Et peu importe si nous usons de ce pouvoir ou pas, il réside en nous. Une femme est connectée à la source de toute vie. Et que ce passe-t-il quand nous perdons ce pouvoir de fertilité, quand nos lunes deviennent irrégulières, puis cessent ?


Il s’agit d’une phase de transition profonde, qui touche chacune de nous.




La ménopause dans notre culture
Dans notre société occidentale, perdre sa fertilité équivaut à perdre sa valeur de femme.

Au sein d'un environnement où l’attractivité d’une femme repose sur sa capacité à séduire les hommes, puis à enfanter, une femme ménopausée n’a plus aucun intérêt. Elle devient une « vieille peau », avec tous les symptômes qui peuvent accompagner cette phase : l’irritabilité (et il y a de quoi !), la perte de désir, les bouffées de chaleur, la sècheresse vaginale, les prises de poids importantes, l’ostéoporose, etc. Chez nous, en occident, cette période de disparition de notre fertilité est vécue comme un processus de deuil de notre valeur de femme. Et tous ces symptômes témoignent de cette perte de valeur. C’est comme un point de non-retour : ce qui n’a pas été vécu jusqu’à présent, il ne sera plus jamais possible de le vivre.


Le Renouvellement

Ailleurs, dans d'autres cultures, cette période n’a pas du tout la même signification. Au Japon, par exemple, elle est vécue comme un processus de transformation. Ménopause, en japonais, s’appelle « Konenki ». « Kon » signifie « renouvellement » ou « régénération », « nen » signifie « année » ou « années », et « ki » « saison » ou « énergie ». Ce qui pourrait se traduire comme « les années de la saison du renouvellement » ou « les années de l’énergie de régénération » ! Il n’est donc pas étonnant que les japonaises se plaignent très peu de symptômes de ménopause...



Les Pouvoirs shamaniques

Au sein des cultures indigènes, aux quatre coins de la planète, des Maori de Nouvelle Zélande jusqu’aux indiens iroquois, les femmes ménopausées changent de statut. De simples membres de la société, elles deviennent des guides de la communauté, des « Anciennes ».


Dans la plupart des cultures shamaniques traditionnelles, par exemple les Maya ou les Indiens Cree, une femme doit avoir traversé la frontière invisible de la ménopause pour avoir accès à ses dons de guérisseuse et de guide spirituel. Le sang menstruel a le pouvoir de créer la vie au sein de l’utérus. Si la femme atteint donc l’âge de retenir son sang créateur de vie, de le garder en elle, elle traverse ce seuil invisible et atteint le statut de « femme sage » ayant accès à sa magie intérieure. Prêtresse ou guérisseuse, elle devient un guide spirituel pour sa communauté.


D’un point de vue ethnologique, les Anciennes ont acquis ce statut car, le fait qu’à un certain âge les femmes cessent d’accoucher elles-mêmes et s’occupent des enfants de leurs enfants augmente les chances de survie de ceux-ci. Placer les grand-mères au centre de la communauté est donc un gage d'efficacité et de prospérité.


La femme complète selon Miranda Gray


Alors que la vie d’une femme menstruée est cyclique - de mois en mois, d’année en année - celle d'une femme ménopausée n’est plus soumise à ce cycle. Durant la période de fertilité, nous traversons successivement, pendant chaque cycle, les énergies des quatre archétypes. Notre cycle s’ouvre, au cours de la phase pré-ovulatoire, sur l’énergie dynamique et entreprenante de « la Jeune fille », sure de ses projets. Puis, pendant l’ovulation, nous entrons dans les énergies soutenantes et altruistes de « la Mère », au service de la vie et de la communauté. Si l’ovule n’a pas été fécondée, l’énergie se tourne vers intérieur, et nous devenons des « Enchanteresses » dotées d'une créativité sauvage, et sachant exactement ce que nous ne voulons pas. Enfin, pendant nos lunes, nous entrons dans l’archétype de « la Sorcière », en lien avec nous-mêmes, au contact de notre vérité profonde.

Être une femme complète veut dire sortir de cette ronde dictée par les hormones en intégrant en nous toutes ces énergies et leurs qualités spécifiques.

La pré-ménopause et la ménopause sont souvent vécues comme des périodes difficiles. Elles sont accompagnées d’irritabilité voire de dépression, et de nombre de symptômes invalidants qui témoignent, du point de vue du décodage biologique, de la perte de notre valeur de femme. La disparition de la libido et la sécheresse vaginale renvoient au fait que nous ne nous sentons plus désirables puisque nous ne sommes plus fertiles. Les bouffées de chaleur brûlent l’énergie des ovaires dont nous ne savons plus quoi faire. L’ostéoporose attaque à travers notre structure notre valeur intrinsèque. L’anxiété et la dépression surgissent lorsque, perdant le contact avec nous-mêmes, nous refusons de ressentir notre vérité profonde.

La pré-ménopause est associée tout particulièrement à la phase de « l’Enchanteresse », et nous permet de profondément expérimenter cet archétype. C’est le moment de ressentir ce que nous ne voulons plus, ce que nous souhaitons changer. C’est l'opportunité de nous permettre d’exprimer notre créativité sauvage, celle qui n’a pas peur de sortir des conventions. C’est le temps d’apprendre à chevaucher nos émotions, à les mettre à notre service et au service de nos relations, au lieu de nous laisser dominer par elles. C’est le moment d’expérimenter notre magie sexuelle, d’attirer, de séduire, de nous affirmer, de créer à partir de notre désir profond.

La ménopause est une transition qui, lorsque nous sortons de la ronde cyclique, nous appelle à faire un bilan.

Quel a été mon vécu ? Comment je me suis permise d’expérimenter les quatre archétypes du cycle ? Me suis-je autorisée à suivre mes projets, à me mettre au centre de ma vie, telle une « Jeune Fille » ? A quoi ai-je donné vie ? Qu’est-ce que j’ai mis au monde, telle une « Mère » ? Qu’ai-je fait de ma créativité et de mon désir ? Comment ai-je utilisé ma magie sexuelle, celle de « l’Enchanteresse » ? Etais-je en lien avec ma vérité profonde, telle une « Sorcière » ? Me suis-je permis de l’exprimer ?

Se poser toutes ces questions peut être douloureux. Pourtant, être vraie avec soi-même est le seul vrai moyen de s’épanouir.
Suite à ce bilan, d’autres questions s’imposent.


Qu’ai-je encore envie de vivre ? Qu’est-ce que je voudrais encore mettre au monde ? 

La bénédiction de la femme complète réside dans le fait que, libérée de la cyclicité, toutes les énergies des archétypes lui sont disponibles et accessibles, selon son souhait, ou selon ce qui a encore besoin d’être intégré. Ainsi une femme ménopausée peut rester plusieurs mois, ou même des années, dans un des archétypes, ou à l'inverse utiliser les quatre pendant la même journée. C’est d’une immense liberté !...




La transmission et la place dans notre lignée

Avec cette intégration se pose la question de la transmission.
Qui suis-je ? Qu’est-ce qu’ai j’ai expérimenté ? Et qu’est-ce que je voudrais transmettre aux générations suivantes ? Embrasser le rôle de « L’Ancienne », celle qui a vécu, qui a mis au monde, qui a aimé et qui a haï, qui a échoué et qui a réussi, et qui a mis du sens sur sa vie, procure une immense satisfaction. Mettre son expérience intégrée au service des générations suivantes, qu’elles soient de notre chair ou pas, nous permet de nous rapprocher de notre sens profond, loin des clichés et des stéréotypes.



Dans nos ovaires, se trouvent environ 450.000 cellules souches. Au cours de la période de fertilité, environ 500 ovules parviennent à maturité, dont quelques-uns donnent, peut-être, un autre être humain. Or, tout le potentiel des autres est encore là, énergétiquement et biologiquement, en attente d’être utilisé.


Quelle grâce !...



Devenir une femme complète …
Quel challenge, et quelle bénédiction !
Par Christina Zelzner

Prochain stage www.psycho-bio-therapeute-grenoble.com/Les-3-Saisons-de-Venus

Christina Zelzner est Psychobiothérapeute.

Au cours de son chemin de vie, elle a rencontré le Féminin Sacré qui lui sert de fil conducteur. Elle accompagne hommes et femmes sur leur voie d’épanouissement sexuel et personnel. Ayant à l'origine une formation en psychologie et en décodage biologique, elle a ensuite élargie ses connaissances à l’art-thérapie puis aux constellations familiales. Son orientation progressive vers la sexualité s'est réalisée au travers de la Sexual Grounding Thérapie, du Tantra, du Tao et du chamanisme. 


Elle complète actuellement ce riche parcours par une formation en Somatic Experiencing spécifique au traitement des traumatismes.

Un site
www.psycho-bio-therapeute-grenoble.com